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Fabius : « Dans l’action contre le réchauffement climatique, le moment est venu d’accélérer »

Les plus grands pollueurs n’ont toujours pas ratifié l’accord de Paris sur le climat et les engagements pris n’ont toujours pas été mis en œuvre, estime Laurent Fabius.

Publié le 30 août 2016 à 06h36, modifié le 30 août 2016 à 11h38 Temps de Lecture 3 min.

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« Des promesses sont données mais le fait est qu’aujourd’hui ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni l’Union européenne, ni l’Inde, ni la Russie – les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 – n’ont encore franchi le pas » (Photo: Laurent Fabius, au Bourget, le 8 novembre 2015).

Par Laurent Fabius, ancien président de la conférence de Paris sur les changements climatiques, actuel président du Conseil constitutionnel

A l’immense satisfaction d’avoir réussi, en décembre 2015, la conférence mondiale de Paris sur le climat succède aujourd’hui, chez moi comme chez beaucoup d’autres, une inquiétude qui justifie ces lignes.

La totalité des informations scientifiques recueillies sur les changements climatiques confirme qu’il n’y a aucune bonne nouvelle spontanée à attendre. 2015 a battu tous les records ; chaque mois qui passe est le plus chaud jamais enregistré, et 2016 battra 2015. La fréquence et la gravité des sécheresses, la rapidité et l’étendue de la fonte des glaciers, l’intensité des incendies et inondations, l’étroitesse des liens entre climat et maladies, climat et migrations, climat et violences, tout confirme les prévisions dramatiques du GIEC pour notre planète.

Seule donc une action volontariste, mondiale, rapide et multiforme peut encore éviter la tragédie : c’est précisément le but des 29 articles et 140 paragraphes de décisions, ainsi que des accords divers que tous les pays du monde ont agréés lors de la COP21. Or, les inquiétudes sur leur application se multiplient.

Ni la bonne volonté de la France, présidente de la COP21, ni celle du Maroc, hôte de la COP22, ni la détermination du système des Nations unies ne sont en cause : leur engagement est manifeste. Mais des difficultés majeures apparaissent ou se confirment qu’il serait irresponsable d’occulter. Et d’abord concernant la ratification elle-même de l’accord de Paris : il y faut au moins 55 Etats, représentant plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre ; nous en sommes à moins de 2 % !

Des promesses sont données mais le fait est qu’aujourd’hui ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni l’Union européenne, ni l’Inde, ni la Russie – les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 – n’ont encore franchi le pas. Il est vital, au sens propre, qu’ils le fassent et vite. Le sommet du G20, à Hangzhou, début septembre, et la conférence climat, de Marrakech, en novembre, en fournissent l’occasion.

Le deuxième volet des actions urgentes à mener concerne l’application de l’accord et de ses mesures d’accompagnement. Ce qui a été acté doit être réalisé. La concrétisation des engagements financiers pris envers notamment l’Afrique, l’extension de la tarification du carbone, la mise en place du système universel d’alertes-catastrophes, la pénalisation des énergies fossiles et la dynamisation des énergies propres ainsi que des économies d’énergie, la mobilisation cruciale des villes et régions du monde, toutes ces mesures parfaitement identifiées doivent être mises en place rapidement avec les gouvernements, les collectivités locales, les entreprises et les sociétés civiles.

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