Publicité

Bonne nouvelle du ciel, la couche d'ozone se reconstitue

+VIDEO Le célèbre "trou" a diminué de plus de 4 millions de km2 depuis 2000 et aura disparu avant 2050. La preuve que les mesures imposées par le Protocole de Montréal portent leurs fruits.

Par Jean-Michel Gradt

Publié le 1 juil. 2016 à 12:52

Rappelez-vous : "Il y a non assistance à planète en danger" avait lancé Jacques Chirac pour l'ouverture de la 6ème Conférence sur les Changements Climatiques à La Haye, en novembre 2000. Dans l'opinion, le réchauffement climatique passait du statut d'hypothèse à celui de réalité, avec un coupable tout désigné : le trou dans la couche d'ozone. Quinze ans plus tard, la NASA montrait que le fameux trou avait atteint, le 2 octobre 2015, une superficie de 26.9 millions de km2 (en moyenne sur 30 jours consécutifs), troisième "record" après ceux de 2000 (voir encadré) et de 2006. Est-ce à dire qu'un processus irréversible et toxique pour la planète et ses habitants est engagé ?

Et bien non ! Des chercheurs ont calculé que, sur la durée, le trou dans la couche d'ozone a diminué de plus de 4 millions de km2 depuis l'an 2000 -soit la superficie de l'Inde, quand les pertes d'ozone étaient les plus grandes.

Ces résultats, publiés jeudi dans la revue américaine "Science", résultent de mesures prises chaque mois de septembre depuis quinze ans. Ils attestent aussi d'une pause passagère dans ce processus en octobre 2015, à cause d'une éruption du volcan Calbuco dans le sud du Chili six mois plus tôt. "Mais globalement le trou d'ozone paraît être sur la voie de la guérison", alors que les émissions de gaz chlorés, les chlorofluorocarbones ou CFC, continuent à diminuer, concluent les scientifiques.

Selon les modèles qui tournent sur leurs ordinateurs, une guérison complète de la couche d'ozone est même prévue d'ici à 2050

Publicité

En l'an 2000 le trou était de 29,9 millions de km²

Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique est un phénomène annuel qui survient en hiver et au printemps à cause des températures extrêmement basses qui règnent dans la stratosphère et de la présence de substances, due en grande partie aux activités humaines, nocives pour l'ozone. Cette couche qui s'étend entre 20 et 40 km d'altitude absorbe la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet et joue donc un rôle protecteur pour les êtres vivants. Septembre et octobre sont les mois où le "trou" dans la couche d'ozone est le plus important. La NASA a montré que la déperdition en ozone au-dessus de l'Antarctique avait atteint une superficie de 24 millions de km² en 2014, le record datant de 2000 avec 29,9 million de km². Selon le site www.notre-planete.info, le "trou" est actuellement plus petit que durant la période 1998–2006.

La planète "sur la voie du rétablissement"

Les CFC, ces gaz chimiques présents dans les systèmes de climatisation, de réfrigération, certains aérosols (laques) et dans autres processus industriels, appauvrissent l'ozone. Le Protocole de Montréal (voir ici), un traité international conclu en 1987, a acté leur interdiction progressive. Et leur concentration dans l'atmosphère a chuté de 10 à 15% par rapport au pic de la fin des années 1990, pointait le dernier rapport quadriennal de l'Organisation météorologique mondiale et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié en 2015.

Nous pouvons désormais être confiants dans le fait que les mesures internationales prises ont mis la planète sur la voie du rétablissement.

La preuve que l'humanité est capable, lorsqu'elle s'en donne le projet politique, de réparer les dégâts qu'elle inflige à la planète ! "Nous pouvons désormais être confiants dans le fait que les mesures internationales prises ont mis la planète sur la voie du rétablissement", pointe Susan Solomon, professeur de chimie et de science du climat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et principale auteure de cette étude publié dans "Science".

Autre bonne nouvelle : "D'ici à 2030, le Protocole de Montréal --adopté par tous les pays-- aura évité deux millions de cancers de la peau par an, des dégâts oculaires et immunitaires sur les humains, et aura aussi protégé la faune et l'agriculture", selon des simulations du PNUE.

Reste à faire de même avec les gaz à effets de serre. Une façon de rappeler, après Francis Bacon, qu' "on ne commande la nature qu'en lui obéissant ".

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité