Publicité

Dropbox et Box.com, ces frères pas si jumeaux du cloud

Souvent comparés, parfois confondus, les deux pure players ont pourtant fait des choix stratégiques opposés.

021898429500_web.jpg
Box.com et Dropbox sonr les deux pure players américains du cloud

Par Nicolas Richaud

Publié le 3 mai 2016 à 12:56

Voilà une licorne (société non cotée valorisée plus d’un milliard de dollars) et une ex-licorne à la foulée plus lourde qu’il y a quelques mois, mais qu’on ne saurait pour autant assimiler à des chevaux de trait. Souvent comparés, parfois confondus en raison de la similarité de leur patronyme, mais aussi directement concurrents, Box.com et Dropbox sont deux pure players américains du cloud qui galopent au milieu des mastodontes de la tech que sont Amazon , Google, Microsoft ou encore IBM. Avec chacun son chemin.

Le plus connu, Dropbox, est pourtant le plus jeune. Créée en 2008, la start-up revendique aujourd’hui 500 millions de membres à travers le monde contre 45 millions pour Box, lancé trois ans plus tôt. Un rapport de 1 à 11 qui s’explique par leurs positionnements respectifs.

DropBox est parti à l’assaut du grand public quand Box s’est focalisé sur les grandes entreprises et compte aujourd’hui 57.000 abonnés payants, dont 59 % des groupes du Fortune 500 - à commencer par General Electric, son principal client. Une voie quasiment tracée depuis les débuts de l’entreprise, là où DropBox a davantage, depuis quelques mois, le cloud entre deux chaises : il a finalement assuré qu’il allait continuer à s’appuyer sur le grand public… tout en se recentrant sur les services aux professionnels !

Publicité

DropBox mieux positionné sur l’international

Depuis son lancement, la solution « DropBox for Business » a été adoptée par 150.000 entreprises. Une zone de friction avec Box ? « Non, nous sommes concentrés sur les grands groupes quand eux s’adressent aux petites entreprises », réfute sereinement Aaron Leevie, le patron de Box.

A l’international, DropBox a un coup d’avance sur son faux frère jumeau. En tout, 75 % de ses utilisateurs sont non américains quand Box génère moins de 20 % de ses revenus en dehors de ses frontières. Pour convaincre les groupes étrangers de franchir le pas, la firme d’Aaron Leevie va lancer Box Zones qui permet à ses clients d’héberger leurs données en Irlande, en Allemagne, au Japon et à Singapour et plus seulement aux Etats-Unis. Box compte s’appuyer sur les data centers d’Amazon Web Services (AWS) et d’IBM Cloud installés dans ces pays.

De son côté, DropBox emprunte une trajectoire diamétralement opposée et a pris son indépendance. Ou presque. Mi-mars, le groupe a annoncé avoir migré 90 % des données de ses utilisateurs sur ses propres infrastructures. Des données jusqu’alors hébergées chez AWS, avec qui tous les liens sont quasiment rompus… excepté en Europe puisque DropBox a fait savoir, en février, que ses clients professionnels pourraient prochainement héberger leurs données dans le data center d’AWS se trouvant à Francfort.

Des marchés soucieux

Un énième pas de deux visant à rassurer ses clients professionnels européens. Mais aussi à garder la main sur sa solution de stockage, de bout en bout, afin de pouvoir la personnaliser et en améliorer les performances. « A terme, s’appuyer sur leur propre infrastructure devrait aussi leur permettre de réduire leurs frais fixes », souligne Fouad Maach, manager et architecte cloud pour la société de conseil Beamap.

Ce qui ne déplaira pas aux marchés, soucieux de l’efficacité du modèle économique des deux pure players. L’an dernier, Box a augmenté ses revenus de près de 40% à 303 millions de dollars et ils devraient frôler les 400 millions en 2016. Mais ses pertes (plus de 200 millions) ont encore représenté les deux tiers de son chiffre d’affaires, une proportion en baisse mais qui demeure élevée pour une société vieille de plus d’une décennie.

Destins liés

Résultat, l’ex-licorne est au trot en Bourse, après des débuts galopants. Entrée à Wall Street en janvier 2015, Box a vu sa capitalisation boursière tutoyer les 3 milliards de dollars les premiers jours avant de redescendre à près de 1,6 milliard. Un parcours boursier chaotique qui rejaillit sur DropBox, Box étant l’unique point réel de comparaison pour les investisseurs.

Depuis le tour de table l’ayant auréolé d’une valorisation de 10 milliards de dollars début 2014, plusieurs d’entre eux ont déprécié la valeur de leur participation dans la start-up. Fin 2015, le fonds d’investissement T.Rowe Price a abaissé la sienne de 50,8%, suivi par Fidelity (20%) et Morgan Stanley (25%) quelques semaines plus tard. Les jumeaux ont beau être faux, leurs destins sont étroitement liés.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité