MOBILITEA Bordeaux, les livreurs testent des solutions électriques pour le centre-ville

A Bordeaux, les livreurs testent des solutions électriques pour le centre-ville

MOBILITEDHL teste depuis quelques jours un nouveau véhicule à Bordeaux, le Colibus. La Poste multiplie les essais de son côté...
Le Colibus, véhicule de livraison 100% électrique de DHL, dans le centre-ville de Bordeaux
Le Colibus, véhicule de livraison 100% électrique de DHL, dans le centre-ville de Bordeaux - M.BOSREDON/20MINUTES
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Quelles solutions pour faire face aux nouveaux enjeux de la livraison en centre-ville? A la recherche de véhicules non polluants, silencieux, et pour anticiper les éventuelles futures décisions des municipalités de fermer les «hyper-centres» aux véhicules thermiques, les transporteurs se sont lancés depuis plusieurs mois dans la course aux systèmes de livraison 100% électrique.

Dernier en date, DHL vient de lâcher il y a quelques jours dans le centre-ville de Bordeaux le «Colibus», un engin entièrement électrique, d’une capacité de 8m3 et 750 kg. Fabriqué en France, par le constructeur Helem à Auch (Gers), il fera figure de véhicule test pour DHL avant un éventuel déploiement dans d’autres villes.

«L’avantage du Colibus est qu’il permet de faire une tournée entière, depuis notre base située à Mérignac jusqu’au centre-ville de Bordeaux, en cela il se substitue entièrement à un véhicule thermique standard», souligne Luc Martinie, directeur de DHL à Mérignac.

L’entreprise a connu une hausse de son activité sur Bordeaux de 9% en 2013, et a donc besoin d’engins de relative grande capacité, supérieure en tout cas aux 3m3 que proposent les triporteurs sur lesquels elle s’appuie déjà.

L’achat de ce Colibus s’inscrit dans la politique environnementale de DHL, qui souhaite réduire de 30% son empreinte carbone d’ici à 2020.

«Nerveux, automatique, silencieux»

L’un des responsables livraison de DHL à Bordeaux, Matthieu Fernandez, tire un bon bilan du Colibus après ces premiers jours de test. «Il a une autonomie de 120 kms, ce qui est largement suffisant compte tenu de la tournée qu’il effectue sur Bordeaux, qui ne dépasse pas 75 kms. Et il se recharge en 6 heures, au sein même de notre entrepôt à Mérignac, puisque nous sommes équipés pour.»

Thierry Lasserre, chauffeur attitré du Colibus, se montre satisfait également. «C’est un bon véhicule, nerveux, tout automatique, et silencieux. Il reste quelques efforts d’aménagement intérieur à effectuer pour qu’il réponde aux standards de DHL, mais cela est en cours.»

Des Goupil et des Renault à La Poste

L’adaptation des véhicules aux besoins des transporteurs. C’est tout l’enjeu à venir. Du côté de La Poste, qui distribue 3.000 colis et 105.000 lettres par jour sur Bordeaux, on cherche ainsi encore le mode de livraison idéal.

«Pour l’instant, nous testons différentes formes de véhicules. Nous avions des Goupil G5 (hybrides), que nous avons abandonné car ils ne répondaient pas à nos impératifs, à savoir des arrêts très fréquents, dit-on du côté de la direction. Nous sommes passés au Goupil G3 (100% électriques) que nous testons encore. Pour les colis, nous nous sommes aussi dotés d’une Renault Kangoo ZE, et une douzaine d’autres sont associées à la tournée du courrier, notamment pour les entreprises. Nous avons également deux «e-trotters» et une vingtaine de vélos électriques.» Mais l’essentiel de ces tournées se fait à pied, insiste la direction.

Un marché «pas encore mûr»

La Poste réfléchit à des modes de livraison novateurs, comme les conciergeries. «Plutôt que d’effectuer une tournée de porte à porte, nous pourrions déposer dans un local l’ensemble des colis, que les clients viendraient récupérer en entrant un code. C’est que nous faisons déjà dans l’éco-quartier Ginko, et une réflexion est en cours pour étendre ce mode de distribution. Il y a quand même un constat que nous faisons, c’est que le marché du véhicule électrique, pour la livraison, n’est pas encore mûr par rapport à nos besoins.»