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Au Népal, la nouvelle Constitution suscite une vive opposition

Le texte est dénoncé par certaines minorités qui se sentent marginalisées du fait du nouveau découpage fédéral en sept Etats.

Par  (New Delhi, correspondance)

Publié le 20 septembre 2015 à 22h12, modifié le 21 septembre 2015 à 11h29

Temps de Lecture 2 min.

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Un soldat népalais décore le Parlement avant la cérémonie de promulgation de la nouvelle Constitution, le 20 septembre, à Katmandou.

Dimanche 20 septembre, le Népal, petit pays himalayen coincé entre l’Inde et la Chine, est devenu la plus jeune république fédérale au monde, après la promulgation d’une nouvelle Constitution qui proclame le sécularisme. Le président Ram Baran Yadav l’a signée en déclarant qu’elle « ouvrait la voie au développement du pays ».

Il aura fallu sept années d’âpres débats et deux Assemblées constituantes. Tout commence en 2006, lorsqu’une rébellion d’inspiration maoïste met fin à une guerre civile de dix ans en signant un accord de paix qui conduira, deux ans plus tard, à l’abolition de la monarchie et à la création d’une Assemblée constituante. Longtemps, les discussions bloquèrent sur la structure fédérale ou la mention ou non du sécularisme, jusqu’au séisme d’avril 2015 qui fit près de 9 000 morts.

Le pays est alors à reconstruire et l’Assemblée constituante prend conscience qu’une nouvelle Constitution est indispensable. Le Népal n’a pas connu d’élections locales depuis dix-huit ans et les populations, déjà isolées géographiquement, se retrouvent marginalisées politiquement, sans représentants pour porter leurs revendications. Au cours des derniers mois, les débats se sont donc accélérés.

Trop rapidement, selon certains. Les parlementaires chargés de la rédaction de la nouvelle Constitution ont été accusés de mener une « contre-révolution en cachette ». En cause : un allégement des articles défendant la discrimination positive ou des droits des minorités par rapport à la Constitution intérimaire de 2007. Ainsi, les intouchables n’ont plus la garantie d’être représentés « proportionnellement à leur poids dans la population » dans la fonction publique ou l’éducation, mais seulement d’être « représentés ».

Le président népalais, Ram Baran Yadav, présente la nouvelle Constitution du pays à Katmandou, le 20 septembre.

Manifestation à Katmandou

Ce texte s’est écrit dans le sang : 45 manifestants et policiers sont morts dans des affrontements au cours des dernières semaines. « L’opposition politique à la nouvelle Constitution représente la moitié de la population », s’inquiète Krishna Hachhethu, professeur au département des sciences politiques de l’université Tribhuvan.

Ces populations reprochent à l’Assemblée constituante de les avoir marginalisées dans le découpage fédéral en sept Etats qui a été retenu. La communauté madhesi, d’origine indienne, et les Tharus, un groupe d’aborigènes, se retrouvent minoritaires dans les Etats qui ont été découpés dans les plaines du Teraï, au sud du pays.

Dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Katmandou. Des défenseurs des droits des femmes ont rejoint le cortège, car les enfants nés d’une mère népalaise ne pourront pas hériter de sa nationalité si le père est étranger. Les habitants du Sud, qui voient d’un mauvais œil l’arrivée d’Indiens sur leurs terres, militaient pour l’adoption de cet article.

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