Secourisme Vesoul : six déficients visuels suivent un stage de formation aux premiers secours

Six stagiaires viennent de suivre une formation aux premiers secours à la caserne de Vesoul. Leur particularité ? Ils sont malvoyants ou non-voyants. Une 1re en Franche-Comté !
Cécilia CHERRIER - 18 mai 2015 à 05:00 | mis à jour le 18 mai 2015 à 09:02 - Temps de lecture :
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Vesoul. Dans une salle de formation de la caserne des sapeurs-pompiers de Vesoul en Haute-Saône, samedi, six personnes sont en train de se former aux gestes de premiers secours. L’ambiance est très détendue.

A première vue, rien ne les distingue d’autres participants lambda. Sauf que le lieutenant Patrice Brice, moniteur de secourisme, leur explique les gestes de façon plus tactile qu’à l’ordinaire. Cette session de formation est une première pour eux comme pour lui. Car les six stagiaires face à lui ne le voient pas ou très peu. Deux sont non-voyants, les autres sont malvoyants. « En Franche-Comté, c’est la première fois qu’on organise cela », explique le lieutenant. Le colonel Tailhardat, directeur du SDIS 70, et le commandant Verguet, président de l’union départementale des sapeurs-pompiers ont donné leur feu vert.

La formation a été programmée sur deux journées : le 25 avril et le 16 mai. « Elle est un peu plus longue qu’à l’ordinaire car il faut prendre le temps de tout expliquer », précise le moniteur de secourisme.

D’autres formations à venir ?

L’idée de cette formation émane de Roselyne Pereira, sapeur-pompier volontaire, qui s’est fait l’interprète de l’envie de personnes avec un déficit visuel de se former aux premiers secours. Elle les a croisés en 2013 lors du tri-relais handisport organisé par le Club triathlon de Vesoul et les a interrogés sur leur notion de secourisme. Présenté au comité régional handisport, le projet a été inscrit au calendrier départemental. Dans la salle, les stagiaires ont hâte de reprendre la formation après la pause méridienne. « Au début, ils ne s’en sentaient pas capables. Il faut les convaincre qu’ils le sont. C’est une autre approche, plus tactile, il faut les guider. Ça les valorise et ça les sort de leur isolement », commente le lieutenant Patrice Brice. En tout cas, ils apprennent dans la bonne humeur. Marie-Anne, Sylvette, Catherine, Martine, Maryline et Pascal sont motivés et se sentent désormais « capables de sauver quelqu’un. Il faut que tout le monde puisse en bénéficier ».

C’est le souhait du formateur également, qui espère faire des émules et proposer cette formation à des écoliers ou à d’autres personnes souffrant de handicaps.

Renseignements auprès du lieutenant Patrice Brice, tél. 03.84.97.50.40.