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Pour les musulmans, s’inquiéter de l’amalgame n’est plus suffisant

Après les attentats du 13 novembre, les Français musulmans ne peuvent plus se contenter d’adopter une posture victimaire. Pour Hakim El Karoui, il faut combattre les idées salafistes.

Publié le 18 novembre 2015 à 16h31, modifié le 20 novembre 2015 à 15h21 Temps de Lecture 2 min.

Hommage aux victimes, à proximité du Bataclan, le 18 novembre.

Alors que les pires attentats qu’aient jamais connus Paris et la France ont été perpétrés vendredi 13 novembre, alors que l’état d’urgence est décrété, une nouvelle fois, les représentants des musulmans de France se lamentent, s’inquiètent de l’amalgame et se défendent de leur bonne foi. Cette posture ne suffit plus. Pour eux, comme pour l’ensemble des Français de confession musulmane.

Aujourd’hui, nous sommes face à nos responsabilités. Nous n’avons pas réussi à nous organiser par nous-mêmes. Par divisions incessantes, pesanteurs des pays d’origine, ego surdimensionnés, calculs politiques, l’islam de France est en jachère.

Nous avons laissé des Etats étrangers financer le culte musulman. Du coup, la plupart des imams en France ne sont pas français. Et le travail sur les textes pour contextualiser l’islam des origines et permettre son insertion sans heurt en France et en Occident n’a pas été fait.

Nous nous sommes cachés derrière des discours lénifiants et sympathiques (« l’islam est une religion de paix », « l’islam est l’ennemi de la violence ») incontestablement vrais, mais qui oublient que l’islam, c’est aussi ce qu’en font les musulmans. Et notamment les musulmans qui font le plus de bruit.

Partisans de la mort au nom d’Allah

Nous avons laissé le poison de la salafisation des esprits se répandre. Par ignorance collective des textes sacrés, personne n’a été capable de répondre à leur propagande. Nous n’avons pas assez combattu l’idéologie djihadiste. Parce que des musulmans en étaient les premières victimes, nous pensions que nous étions exonérés de ce travail, de cette lutte. Et des jeunes se sont laissés séduire par des partisans de la mort au nom d’Allah qui jettent l’opprobre sur l’islam dans son ensemble et sur les Français de confession musulmane en particulier.

Aujourd’hui, nous sommes face à nos responsabilités. Et notamment ceux qui ont fait les meilleures écoles, suivi les plus beaux parcours, cru dans l’idée que la religion n’était qu’une affaire privée dans une République laïque. Eh bien non, c’est aussi une question publique. Malheureusement. Et c’est à notre génération, née en France, élevée et éduquée par l’école de la République, de prendre les choses en main.

Il faut sortir de la posture victimaire : « victimes de la colonisation », « victimes des inégalités sociales », « victimes des terroristes »… Nous ne sommes pas victimes. Nous ne sommes pas faibles. Nous sommes responsables.

La situation actuelle nous oblige. Il faut agir, agir, agir. Pour que l’islam de France fabrique une vision et des pratiques de l’islam compatibles avec la vie en France. Pour combattre enfin les fondamentalistes, et pas seulement les djihadistes, car c’est là que se joue le combat. Ce serait le plus beau service que la France pourrait rendre à l’islam.

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Hakim El Karoui (Ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, aujourd’hui associé d’un cabinet international de conseil en stratégie. Il a fondé le Club XXIe siècle)

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