Rentabiliweb fait peau neuve
Le spécialiste des paiements change de nom et cède ses activités de gestion de sites Internet.
Par Sharon Wajsbrot
Fini la dispersion pour Rentabiliweb. Le groupe Internet touche-à-tout, qui comptait dans son portefeuille des activités aussi hétéroclites que des services de paiement pour des sites d'e-commerce et des magasins physiques, l'édition de sites pornographiques, de rencontres ou encore d'astrologie, a décidé de faire des choix. Jeudi, après avoir pris soin de suspendre sa cotation pour la journée à Paris, le groupe a annoncé la cession de son pôle « BtoC », c'est-à-dire l'ensemble de ses activités d'édition de sites Internet à des managers de son groupe.
Ce virage était prévisible, puisque, il y a déjà six mois, le patron de Rentabiliweb indiquait que ce pôle n'était plus stratégique. « Ces activités ont permis les développements dans la monétique sans recourir à l'endettement. Demain, ces dernières pourront s'autofinancer », avait indiqué Jean-Baptiste Descroix-Vernier, président et fondateur de Rentabiliweb.
60 % du chiffre d'affaires
Même si ce n'est pas encore le cas, le groupe basé à Amsterdam a voulu accélérer le rythme. « Le signal est venu lorsque le chiffre d'affaires de nos activités liées aux paiements a dépassé celui de nos activités d'édition au premier semestre 2015 », explique-t-il aux « Echos ». Désormais, les activités de paiement du groupe génèrent 60 % de son chiffre d'affaires, contre 40 % pour ses sites Internet. Mais surtout la croissance de ses revenus dans les services de paiement, soit 49 % au premier semestre, contraste avec les résultats de ses sites Internet. A fin juin, le chiffre d'affaires de ce pôle décrochait de 15 %.
Pour Rentabiliweb, cette cession devrait libérer un total de 49 millions d'euros et lui permettre d'accélérer ses investissements dans les solutions de paiement en Europe. Alors que le groupe a dépassé le milliard d'euros de transactions traitées au premier semestre, il a en effet mis le cap sur l'international. Pour l'instant, 15 % de son volume de transactions est encaissé à l'étranger, principalement en Grande-Bretagne, en Belgique, en Suisse et aux Pays-Bas. « Il faut qu'on passe à la vitesse supérieure dans la zone Sepa », confirme Jean-Baptiste Descroix-Vernier, qui vise un total de 1,5 à 1,7 milliard de transactions encaissées en France et à l'international d'ici à la fin de l'année.
Ce virage à 360 degrés vers l'univers de la « FinTech », Jean-Baptiste DescroixVernier a décidé de l'incarner en rebaptisant sa société « Dalenys ». Un nom qui entrait dans le cahier des charges : « Nous voulions une marque qui se prononce de la même manière dans le monde entier », explique-t-il. Mais qui doit surtout permettre au groupe de rentrer dans le rang en présentant une image « plus institutionnelle »...
À noter
Jean-Baptiste Descroix-Vernier met au défi ses abonnés Twitter de découvrir l'origine de Dalenys, le nouveau nom de Rentabiliweb.
Sharon Wajsbrot