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Alors que le coup d’envoi de la COP21 aura lieu dans quelques jours, une nouvelle étude souligne le potentiel économique des véhicules « bas carbone ». En France, leur développement pourrait engendrer la création de 66.000 emplois et la diminution de 45 % des émissions de CO2 d’ici 2030.

Si on parle régulièrement des intérêts environnementaux des véhicules décarbonés, on oublie souvent de citer leurs nombreux avantages sur le plan économique et sociétal. Baptisée « en route pour le transport durable », l’étude a été réalisée par un consortium d’associations et d’entreprises – dont Renault, ABB, Eurobat, ERDF et Air Liquide – et se base sur les objectifs de la loi sur la transition énergétique pour établir ses conclusions.

66.000 à 71.000 emplois d’ici 2030

Si le rapport ne précise pas forcément la méthodologie de son calcul, il estime que les véhicules « bas carbone » pourraient permettre de créer 66.000 à 71.000 emplois dans le secteur d’ici à 2030.

Quant aux nombres de véhicules électriques que la France pourrait accueillir avec le mix-énergétique actuel, l’étude estime qu’il serait possible d’en supporter 4 millions en 2030 en charge normale et plus de 20 millions avec la charge intelligente. Le coût annualisé lié au renforcement du réseau de distribution électrique est quant à lui estimé à 150 millions d’euros en cas de charge normale et 10 millions d’euros avec une charge intelligente.

Une facture pétrolière allégée de 5,9 milliards d’euros

« Pour chaque 100 euros dépensés pour un plein de carburant, 33 euros quittent la France au profit d’Etats producteurs et de compagnies pétrolières étrangères » rappelle l’étude.

Les véhicules « bas carbone » permettraient ainsi d’alléger la facture pétrolière de quelque 5.9 milliards d’euros par an tout en réduisant de façon significative les émissions des voitures et véhicules utilitaires : moins 45% d’ici à 2030 et jusqu’à moins 90% d’ici à 2050. Même constat pour le Nox avec une baisse annoncée de 72% d’ici à 2030 et 86 % d’ici à 2050. Une amélioration de la qualité de l’air qui aura un effet bénéfique sur le budget de la santé avec une économie estimée à 5.1 milliards d’euros par an.

Moins de dépenses pour l’automobiliste

Alors que le budget annuel moyen en carburant d’un automobiliste français est de 1191 euros, l’étude estime que l’utilisation de véhicules thermiques et hybrides plus efficients permettraient d’alléger la facture de 583 euros d’ici à 2030 par rapport à aujourd’hui. Un facteur qui reste toutefois conditionné par les choix du gouvernement en matière de fiscalité sur les carburants.

Une volonté politique indispensable

« Cette transition bas-carbone ne se fera pas sans volonté politique » insiste le rapport, soulignant la nécessité de « travailler ensemble” pour créer les conditions favorables à l’atteinte des objectifs.

«  Des investissements dans les infrastructures seront nécessaires ; la formation des employés est cruciale pour permettre à la France d’être compétitive ; il faut prévoir une formation ou une reconversion professionnelle pour ceux qui perdent leur emploi dans le secteur du raffinage ou des technologies qui n’auront plus cours » explique l’étude dans sa conclusion.

Pour ceux qui souhaitent consulter l’intégralité de l’étude, celle-ci est téléchargeable en suivant ce lien.