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Plage et baignade : des questions qui tombent à pic

Faut-il faire pipi sur une piqûre de méduse ? Que font les sauveteurs l’hiver ? Deuxième épisode des énigmes de l’été.

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Publié le 20 juillet 2015 à 19h13, modifié le 08 août 2017 à 17h23

Temps de Lecture 6 min.

Tout au long de l’été, Les Décodeurs répondent aux questions que se posent, à propos de la plage, ceux qui ont la chance d’y passer leurs vacances.

Deuxième épisode : la baignade. Au menu : méduses, baïnes et maîtres-nageurs.

1. Est-il mauvais de se baigner juste après avoir mangé ?

Il y a quelques années encore, il était réputé dangereux de se baigner juste après avoir mangé, en raison du risque d’hydrocution, c’est-à-dire de choc thermique, qui peut provoquer un risque de noyade en raison d’une perte de connaissance.

En réalité, ce risque peut être limité en entrant progressivement dans l’eau pour préparer le corps au changement de température.

L’autre risque invoqué, plus réel, est celui des coups de soleil : quand on sort de table, vers 14 heures, il est midi au soleil (l’heure légale française est avancée d’une heure par rapport à son fuseau de référence, à quoi il faut ajouter l’heure de décalage estivale). Si vous déjeunez après 15 heures, il n’y a donc aucun problème à se baigner directement après.

2. Pourquoi faut-il se mouiller la nuque avant d’aller à l’eau ?

La nuque est une zone réunissant beaucoup de commandes nerveuses, qui vont informer, précisément mais pas brutalement, le corps de la température de l’eau sans que ce dernier ne réagisse sous le coup d’un choc thermique.

Ainsi, le message d’alerte sur le différentiel de température entre l’eau et votre corps ne sera pas envoyé, ce qui pourrait provoquer sinon un afflux soudain de sang vers le cœur et le cerveau.

3. Combien y a-t-il d’accidents de surf chaque année ?

Selon les statistiques de sauvetage en mer, il y a eu 59 interventions liées à la pratique du surf en 2016, mais ces chiffres n’incluent pas les accidents qui n’ont pas entraîné d’opération de sauvetage. Le kitesurf a lui nécessité 134 interventions et la planche à voile 98. Des chiffres globalement en hausse d’une année sur l’autre.

Le kitesurf en tête des pratiques accidentogènes

Sachant qu’on estime qu’il y a environ 300 000 surfeurs pour 30 à 40 000 kitesurfeurs, c’est donc un sport plus risqué que le surf. Dans leur rapport de 2014, les sauveteurs de Gris-Nez dans le Pas-de-Calais notent le caractère très accidentogène de ce sport où l’on pilote une sorte de cerf-volant pour tracter sa planche, souvent pratiqué par des amateurs manquant de pratique et confrontés à une forte prise au vent qui accentue rapidement la dérive.

4. Faut-il faire pipi sur une piqûre de méduse ?

Pas forcément ! Il semble que la stérilité (hors infection urinaire) et la chaleur de l’urine expliquent une certaine efficacité de cette méthode.

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Plus simplement, rincez abondamment la zone touchée avec de l’eau de mer ou du sérum physiologique tièdes (la chaleur dégrade le venin). Vous aurez préalablement retiré les fragments de tentacules visibles qui restent sur la peau en utilisant une pince à épiler ou un gant, et éventuellement fini de nettoyer la peau en appliquant un emplâtre de sable mouillé que vous raclerez avec un support rigide (carte bleue, magazine…). Vous pourrez enfin désinfecter la plaie avec une compresse stérile imbibée d’antiseptique en rentrant chez vous.

Ne pas frotter les lésions

Ce qu’il ne faut pas faire : frotter les lésions car vous ne feriez que les aggraver en libérant le venin contenu dans les cellules urticantes laissées par les tentacules sur la peau, rincer avec de l’eau douce qui fait éclater les cellules restantes et libère le venin, sucer ou aspirer la lésion.

Les méduses font environ une centaine de victimes mortelles chaque année mais aucune en France. Le dernier cas recensant un Français concernait un petit garçon en vacances en Thaïlande en 2014.

5. C’est quoi les baïnes ?

Ce sont ces cuvettes qui se forment entre la côte et un banc de sable. Ce dernier retient l’eau à marée basse ce qui donne aux baïnes cette apparence de mare ou de piscine naturelle (en patois landais, le terme signifie « petite bassine »). Elles sont dangereuses à marée haute car leur relief provoque des phénomènes de courant.

Lorsque la marée recouvre la baïne, l’eau s’échappe violemment vers le large selon un système de vidange. Ce sont ces courants de « sorties de baïnes », ou courant d’arrachement, qui provoquent chaque année des accidents. Ils peuvent vous expulser à plusieurs centaines de mètres de la zone de déferlement.

Le meilleur comportement à adopter reste alors de se laisser porter par le courant sans lui opposer de résistance et d’attirer l’attention des sauveteurs. Profitez du moment où le courant faiblit pour sortir de la zone dangereuse en la contournant et en nageant parallèlement à la plage comme sur ce schéma :

6. Que font les maîtres-nageurs l’hiver ?

Les maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS) saisonniers doivent impérativement avoir une autre activité l’hiver, rappelle le guide d’orientation du magazine adolescent Phosphore. Car leur contrat s’arrête à la fin de l’été. Mais une grande majorité des MNS est employée par une municipalité ou un syndicat intercommunal et ils retournent donc à leurs attributions de surveillance des bassins l’hiver.

Par ailleurs, une partie des recrues que vous voyez surveiller le littoral sont des bénévoles. Comme l’explique cet article de Ouest France, les nageurs-sauveteurs de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) sont affectés sur les différentes plages du littoral français, dont 40 % sont surveillées par la SNSM. Ils retournent donc à leur activité principale une fois leur bénévolat effectué.

Enfin, certains sont des CRS détachés sur les plages pour l’été (environ 500 sur l’ensemble du littoral) : ils reviendront à leur affectation d’origine une fois les parasols et les bouées rangés.

7. Qui décide du drapeau rouge ?

Le drapeau rouge signale l'interdiction de se baigner sur la Promenade des Anglais, à Nice, le 29 juillet 2013.

Les zones de baignade surveillée correspondent à un poste de secours avec son personnel. C’est donc le responsable de ce poste de secours, le plus souvent un maître-nageur sauveteur, qui suit un protocole défini dans ce guide concernant le fameux drapeau rouge interdisant toute baignade :

« Il est à hisser afin d’interdire la baignade (orage, vents violents, vagues…). Devant des irréductibles baigneurs, le sauveteur devra faire appel à la police ou au maire pour régler le problème. »

Ce sont les mairies qui décident d’interdire la baignade par arrêté. En effet, les zones de baignade surveillée, y compris sur les concessions (plages privées), sont déterminées par arrêté municipal. Et cette police s’exerce en mer jusqu’à 300 mètres à compter de la limite des eaux.

Les préfets peuvent se substituer aux édiles locaux « en cas de défaillance grave des autorités communales ». Ils peuvent aussi demander à ce que des mesures plus dures soient adoptées. En 2013, le préfet de l’Hérault a demandé à ce que les maires puissent verbaliser les récalcitrants.

8. Est-ce que je risque d’être attaqué par un requin ?

Il est vrai que les dernières attaques au large de la Réunion ne participent pas à la sérénité des baigneurs (un jeune surfer a été tué en avril). Mais, d’une part, même à la Réunion, les requins, avec environ 2 morts par an dans l’île française, tuent 20 fois moins que la route là-bas.

Et, d’autre part, en métropole, si l’on se fie aux données du GSAF (Global Shark Attack File), les requins n’ont été à l’origine d’aucune attaque mortelle depuis le début du siècle.

Sur l’ensemble du globe, les requins ne sont responsables que d’une dizaine de décès par an.

Chiffres de 2013. Infographie Le Monde.
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