Christopher Meloni : “‘Wet Hot American Summer’ ne fait pas tout de suite sens”

Mieux connu pour ses rôles dramatiques dans “Oz” et “Law & Order”, l'acteur américain fait le pitre dans “Wet Hot American Summer”, la nouvelle série comique de Netflix.

Par Propos recueillis par Pierre Langlais

Publié le 31 juillet 2015 à 08h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h45

Découvert en sociopathe dans la série carcérale Oz, puis coincé près de 300 épisodes dans le costard du détective Elliot Stabler pour New York Unité Spéciale, l'Américain Christopher Meloni était à l'affiche, en 2001, de la comédie Wet Hot American Summer. Une pochade estivale froidement accueillie par le box-office et la critique, mais qui est depuis devenue culte. Au point de se voir proposer une déclinaison en série, en un préquel qui débute ce vendredi 31 juillet sur Netflix. Meloni y incarne le chef cuisinier peu doué d'une colonie de vacances, perruque à mèches vissée sur le crâne. Nous avons pu discuter avec lui de cette drôle de série, en fragile équilibre entre absurde et ridicule.

Aux Etats-Unis, Wet Hot American Summer est un film culte. En France, personne ne le connaît (ou presque). Pouvez-vous nous expliquer ce qui en fait un phénomène ?

C'est un film qui reposait sur un humour assez surprenant, bizarre, qui a sans doute déstabilisé les gens lors de sa sortie en 2001. Le public n'était peut-être pas prêt, et est resté soit indifférent, soit sans voix. Le film a été incompris. Il était en avance sur son temps. Mais il y a eu assez de gosses dans les collèges et les lycées pour aimer, le dire autour d'eux, et peu à peu le bouche à oreille a fait son effet. Et Wet Hot American Summer est devenu culte.

En quoi le film était-il en avance sur son temps ?

D'autres films et séries, par la suite, se sont inspirés de son ton. Ainsi, Children's Hospital, qui parodie les fictions médicales et se vautre joyeusement dans les clichés liés aux médecins. Wet Hot American Summer est le résultat d'une authentique expérience de ses auteurs, qui ont bien connu les colonies de vacances, et de leur science des romances estivales qui fleurissaient sur les écrans dans les années 1980. Ils ont mélangé tout cela en y ajoutant une touche absurde, et en faisant jouer des ados par des acteurs presque trentenaires dans le film, devenus quadra dans la série…

La frontière entre l'humour et le n'importe quoi est ici assez fragile, n'est-ce pas ?

C'est justement ce que j'aime. Les créateurs de Wet Hot American Summer proposent quelque chose qui ne fait pas tout de suite sens. Les téléspectateurs doivent se dire : « Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? » Et les scénaristes insistent, amplifient le côté absurde jusqu'à ce que ceux qui suivent l'histoire s'y fassent. C'est ce que les Monty Python faisaient en leur temps : forcer le spectateur à voir le monde à travers leur regard.

Wet Hot American Summer : First Day of Camp est-elle une parodie ?

Pas intégralement. Il y a une part de drame sincère autour des jeunes gens qui participent à la colonie. On y suit leurs amours, on y parle de quelques sujets sérieux comme le harcèlement et les violences entre jeunes. Mais même si les enjeux sont sérieux, leur résolution est bien souvent grotesque et absurde.

Quelques acteurs devenus des stars ces dernières années jouaient dans le film. Ils sont tous de retour dans la série, notamment Bradley Cooper et Amy Poehler. Qu'est-ce qui vous lie à ce projet, qui a pourtant été un échec à l'époque ?

C'est une preuve de l'attachement de ces comédiens à l'équipe du film, et à la façon dont il avait été tourné, sans beaucoup de moyens, dans un esprit de camaraderie. Pour certains, je pense qu'il y a aussi un petit côté madeleine, un souvenir ému de leurs débuts, d'un temps plus simple où ils avaient moins de pression sur les épaules. C'est presque encore plus dingue de voir la liste d'invités qui n'étaient pas présents dans le film : Chris Pine, Jon Hamm ou Kristen Wiig, qui ont voulu participer parce que Wet Hot American Summer est culte pour eux aussi.

Premiers émois adolescents, en colonie de vacances, avec... des acteurs quadragénaires.

Premiers émois adolescents, en colonie de vacances, avec... des acteurs quadragénaires. @Netflix

Tout ce beau monde a pu tourner en même temps ?

Malheureusement, non. C'est mon seul regret sur ce projet. Tout le monde est désormais extrêment occupé, et chacun a dû tourner dans son coin. Je n'ai jamais vu Bradley Cooper, et je n'ai croisé qu'une partie des autres comédiens.

Il semble que tout le monde en fait des tonnes. Avez-vous surjoué votre rôle ?

Il ne faut jamais prendre au second degré un personnage, mais accepter que ce qu'il dit ou fait est sincère pour lui. Ceci étant dit, il ne faut pas se prendre au sérieux quand on l'interprète.

On vous connaît mieux pour vos rôles pas franchement hilarants dans Oz et Law & Order. Vous avez décidé d'insister sur la comédie ?

Je n'ai pas de plan tout fait, je me laisse porter. En ce moment, c'est vrai que j'ai une légère tendance à faire plus de comédie.

 Wet Hot American Summer : First Day of Camp, le 31 juillet sur Netflix France.

Sérierama, le blog séries TV de Pierre Langlais
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