Mieux contrôler les migrants souhaitant entrer dans l’Union européenne (UE), telle est la volonté affichée par le président du Conseil européen, Donald Tusk, dans un entretien donné à six quotidiens européens.
« On a besoin de davantage de temps que la minute pour prendre les empreintes digitales », a déclaré l’ancien premier ministre polonais dans cette interview, publiée dans la soirée du mercredi 2 décembre sur le site Internet du Guardian et accordée également au Figaro, La Stampa, El Pais, La Gazeta Wyborcza et au Süddeutsche Zeitung.
Estimant que l’accès à l’UE est aujourd’hui « trop aisé », il a ainsi préconisé :
« Dans les lois internationales ainsi que dans les lois européennes, il y a cette règle des dix-huit mois qui correspond au temps dont on a besoin pour contrôler. On peut et on doit retenir les migrants aussi longtemps que les contrôles ne sont pas terminés. »
Changement « d’état d’esprit »
Le Polonais, qui juge la vague de migration « trop forte pour ne pas être stoppée », a appelé à un changement « d’état d’esprit ».
« Évitons l’hypocrisie : ce n’est plus une question de solidarité internationale, mais un problème de capacités européennes. Les Européens seraient moins réticents si la frontière externe de l’UE était effectivement contrôlée. »
L’Europe doit actuellement faire face à la plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale, avec notamment la venue de centaines de milliers de Syriens et Irakiens fuyant les conflits dans leur pays.
Les dirigeants de l’UE et Ankara se sont mis d’accord, dimanche, sur un fonds de 3 milliards d’euros pour aider la Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de réfugiés, en échange de son engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs qui opèrent depuis son rivage.
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