Il y a vingt ans, “Urgences” ouvrait ses portes

Grâce à elle, on est devenu incollables sur le jargon médical, et on a succombé au sourire ravageur de George Clooney. Le 19 septembre 1994, la série culte de Michael Crichton faisait son apparition sur la chaîne NBC. C’était parti pour quinze saisons dopées à l’adrénaline et aux grands sentiments. Florilège de nos meilleurs/pires souvenirs.

Par Isabelle Poitte

Publié le 19 septembre 2014 à 10h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h19

Quand Urgences a débarqué en prime time sur France 2 en juin 1996, soit deux ans après la première diffusion américaine, ce fut un choc. Rythme frénétique calqué sur le ballet des médecins et des malades, actions filmées à la steadycam comme au cinéma, réalisme (relatif) des scènes médicales…

Dès nos premiers pas au service des urgences de l’hôpital universitaire Cook County de Chicago, on savait qu’on ne lâcherait plus Doug, Mark, Susan, Carol, Peter et les autres héros en blouse blanche (ou rose, ou verte). A chacun son préféré : Doug Ross, le pédiatre sexy (le quasi-inconnu George Clooney) ; Carol Hathaway, l’infirmière fragile mais ferme ; Peter, le chirurgien qui ne souriait pas avant d’avoir passé huit heures en salle d’opération… Sans oublier John Carter, jeune interne maladroit qui, au fil des trois cent trente et un épisodes (et de quelques coups durs), allait se muer en super docteur humaniste…

Avec Kerry Weaver (Laura Innes), la sévère chef de service, Carter (Noah Wyle) tient le record de longévité de la série qui a vu défiler un impressionnant casting, et a porté (il faut le souligner) de magnifiques rôles féminins. Urgences a fait palpiter nos petits cœurs sensibles, nous a parfois agacés et – même si les dernières saisons tournaient un peu en rond – reste à jamais une grande série. Souvenirs, souvenirs…

 


Séquence love

Carol et Doug, Abby et Luka, Peter et Elisabeth… En matière de rencontres amoureuses, le Cook County s'est souvent révélé plus efficace que Meetic. Quand ils n'intubaient pas des grands blessés, les soignants se débattaient avec leurs histoires de cœur compliquées… mais finissaient presque toujours par trouver l'âme sœur. Et quand rien n'allait plus, ils pouvaient toujours se consoler sur l'épaule d'un ami, un vrai. Entre le terrain de basket improvisé dans l'arrière-cour et la salle de repos, se sont nouées de belles amitiés. Comme celle, mémorable, tissée entre Peter Benton, le chirurgien brillant mais glacial, et John Carter, le jeune médecin idéaliste.

Dans cet extrait, Carol rejoint Doug, l’amour de sa vie, qui a quitté Chicago un an plus tôt…



Séquence lol

En prise avec les maux de la société (ravages du sida, guerre des gangs, inégalités face à l'assurance maladie, violences familiales…), Urgences n'hésitait pas à confronter son public avec une âpre réalité. Chaque semaine, il y avait de quoi plonger dans une sérieuse déprime. Pour nous aider à surmonter le flot continu de drames humains, les gentils scénaristes savaient nous ménager de savoureuses parenthèses cocasses, entre cas bizarroïdes, patients délirants et gags potaches. Comme lorsque Jerry, l’homme de l’accueil au sang-froid légendaire, faisait la chasse à la souris de laboratoire.

 


Séquence trauma

Existait-il une malédiction du Cook county ? On peut se le demander au vu des terribles accidents/maladies/agressions qui touchèrent le personnel des urgences. Certains soignants furent même soumis à un véritable acharnement scénaristique. On se souvient de la terrible agression du gentil Mark Greene, de l'overdose de son bébé, puis de son combat poignant (à l'issue fatale) contre une tumeur au cerveau… Le docteur Gregory Pratt, qu'on commençait à peine à apprécier, fut emporté par l’explosion d’une ambulance. A force de piquer des remontants dans la pharmacie, Carter, lui-même, finira en cure de désintox… Puis sera un précieux soutien pour Abby, l'infirmière devenue alcoolique et poussée à bout par sa mère bipolaire… What else ?

L'événement le plus traumatisant reste la terrible agression de la saison 6. John Carter et Lucy, son attachante stagiaire, sont poignardés par un déséquilibré le jour de la Saint-Valentin. Les fans ne s’en sont toujours pas remis.



Séquence grand spectacle

Avouons-le, nous sommes parfois restés perplexes face aux trouvailles « abracadabrantesques » (terme en vogue à l’époque) des scénaristes pour doper Urgences. Attentats, fusillades, accidents dignes d’un blockbuster de l’été, prises d’otages… La série s'égara parfois dans une surenchère de catastrophes. Monsieur-tout-le-monde pouvait arriver aux urgences avec une angine et terminer en salle d'opération avec trois balles dans la poitrine… Et que dire de la malheureuse loi des séries qui frappa le teigneux docteur Romano. Après avoir eu un bras sectionné par les pales d'un hélicoptère, il connut une mort stupide qu'on vous laisse (re)découvrir…



Séquence petit nouveau

Dans cet univers clos des urgences où l’on distingue à peine le jour et la nuit, rien ne s’arrête jamais. Les brancards arrivent, des malades quittent le service sur leurs deux jambes (ou pas). Des médecins prennent leur garde, d'autres vont se coucher… La série est toute entière construite autour de cette idée de continuité, de passage de relais, et, donc, sur la belle notion d’équipe. La seule star, c’est le show… Pour cette raison, sans doute, aucun départ définitif d’un personnage n’a jamais mis en danger la série. Certains petits nouveaux ont d’emblée trouvé leur place comme Elisabeth Corday ou Abby Lockhart, d’autres ont pris leur temps pour se faire adopter, et quelques-uns nous ont laissé définitivement de marbre (le joli mais transparent Luka Kovac).

Dans cet extrait, l’arrivée d’une nouvelle infirmière.



Séquence finale… enfin presque

Pleine de clins d'œil et marquée par le retour de quelques piliers de la série, l'ultime saison constitue une belle conclusion à l'aventure d'Urgences. A l'image de cette scène finale, touchante sans être lacrymale, totalement fidèle à l'esprit de la série. Rien ne finit vraiment…

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